La maison de Shokal
Enfin ! La maison de Shokal est presque terminée, comme en témoignent les photos de début mars 2017. Elle est un peu plus grande que prévu, mais il s’agissait d’un chantier- école et les déclinaisons pour des structures plus modestes seront possibles.
Après deux mois et demi passés au Népal, Vincent, le jeune maçon expert en réhabilitation qui supervise la reconstruction pour nous peut être fier de son travail.
Nous avions, parmi les familles sélectionnées pour la première tranche des travaux, choisi de commencer par la maison de Shokal, veuf avec deux jeunes enfants, car il avait généreusement donné du terrain pour la construction du dispensaire.
La mission de Vincent n’a pas été un long fleuve tranquille malgré la qualité de la préparation d’octobre dernier. Des problèmes d’approvisionnement en matériaux, qui avaient pourtant été anticipés, ont retardé le chantier et le traitement du bois a nécessité l’achat de produits adaptés. Mais le problème le plus aigu a été celui de la main d’oeuvre : il avait été convenu en octobre que les villageois l’assumeraient gracieusement à titre de réciprocité et de solidarité ; cependant de nombreux autres chantiers sont en cours à Rapcha et on peut comprendre que ces chantiers rémunérés, eux, soient plus attractifs, surtout pour une construction non collective comme la nôtre.
Si les dépenses en matériaux sont restées conformes aux prévisions, la donnée nouvelle que constitue le paiement de la main d’oeuvre va pratiquement doubler le coût par maison et cela va donc infléchir nos projets. Cependant la deuxième phase reste programmée pour l’automne 2017, à savoir 5 maisons si les matériaux nécessaires ont bien été collectés et si les ouvriers se sont engagés fermement.
Notre AG de mai prochain et les discussions avec nos correspondants népalais devraient permettre de surmonter ces difficultés ; nous ajusterons le nombre et la chronologie des constructions à nos moyens.
Il sera aussi nécessaire de bien réaffirmer auprès des responsables des chantiers l’importance du respect des préconisations à visée parasismique pour les futures reconstructions. Ces normes ont été difficiles à faire appliquer lors de la construction de la maison de Shokal ; cependant c’est le cœur de notre projet et ce qui a motivé tout notre travail en amont avec les architectes.
Je ne veux pas terminer sans remercier publiquement Vincent Pena qui a su constamment s’adapter à des conditions difficiles et souvent imprévues. Il a été assisté depuis la France par la jeune Association CAPA (Comprendre, Apprendre, Partager l’Architecture) qui s’est crée autour des architectes et ingénieurs lyonnais avec qui nous avons conduit ce projet. Sans son engagement (et il intervient pour nous de façon bénévole) il n’aurait sans doute pas été possible de mener à bien ce travail ; le challenge est maintenant que les habitants s’approprient ces reconstructions dans le respect du cahier des charges.
L’Assemblée générale de notre Association aura lieu les 13 et 14 mai ; vous serez tenus au courant de nos décisions à court et moyen terme, mais il nous faudra réfléchir aussi au sens de notre action à long terme, en restant fidèles aux engagements qui fondent notre association.